
Il y a des appels qu’on ne peut ignorer. Des élans qui ne se contentent pas d’un changement de poste ou d’un nouveau statut. Chez la personne très haut potentiel intellectuel, émotionnel et intuitif - THPI, devenir indépendant ne répond pas à une simple ambition professionnelle. C’est une mue, un passage, une bascule intérieure.
Et cela change tout.
Un appel existentiel, pas un projet de carrière
Ce désir d’indépendance, chez les THPI, n’est jamais un simple projet. Il naît d’un appel profond, souvent inclassable, qui touche à l’identité, à la quête de justesse, à l’alignement entre l’âme et l’action. Ce n’est pas devenir freelance ou “se mettre à son compte” comme on change de boîte. C’est apprendre à devenir une personne profondément indépendante : des normes, des projections extérieures, du regard des autres.
Ce qui s’ouvre, ce n’est pas une ligne de CV de plus. C’est un changement de paradigme. On quitte le connu pour rencontrer une version de soi qu’on n’a jamais pu imaginer.
S’autoriser l’inconnu
Pour la personne THPI, souvent perfectionniste, cette plongée dans l’inconnu peut être vertigineuse. Mais c’est cette autorisation - celle d’aller là où le mental ne maîtrise pas - qui permet à une forme nouvelle d’émerger. Une identité professionnelle profonde. Une texture singulière. Un souffle à apprivoiser, pas à contrôler.
En coaching, on explore ce qui vibre : les zones d’excellence, dont les héritages professionnels et les dons invisibles. Lecture intuitive des situations, lucidité stratégique, rapidité, présence transformatrice… Tous ces talents souvent minimisés deviennent des clés de compréhension.
Traverser la peur, créer une boussole
Le chemin ne se fait pas sans turbulences. Les peurs des autres, leur impatience, leurs jugements - surtout lorsque vous êtes une femme THPI - deviennent autant de miroirs qui appellent à poser vos propres limites. À laisser les autres gérer leurs émotions. À vous offrir ces bulles de temps régénérantes qui manquaient tant.
Et puis vient cette étape déroutante : la procrastination. La déperdition. Ces moments où tout semble flou, sans énergie, sans clarté. Mais loin d’être des faiblesses, ces phases sont des boussoles sensibles. Elles indiquent que vous aviez projeté votre propre lumière sur un projet, un partenaire, une idée… croyant y voir un alignement, alors qu’il s’agissait du reflet de vous-même.
C’est en partant de VOTRE lumière intérieure que le vrai projet émerge.
Et c'est tout un travail de la voir.
"Moi, avoir cette valeur, vous exagérez, ce n'est pas possible, vous voulez me faire plaisir..."
"Et tous ces feedbacks depuis le début de la vie pro ? ;-)"
"Grâce à mon équipe, et j'ai eu de la chance, et c'était porteur, et..."
Le pouvoir de trancher
À un moment, il faut choisir. Trancher. Dire non à ce qui dévalue. Dire oui à ce qui élève. C’est là que naît le leadership intérieur : non pas dans la force, mais dans la clarté. “Je n’ai plus de temps à perdre à me justifier. Je vais là où je suis attendue. Là où je me sens en lien, vivante, utile.”
Et soudain, vous découvrez que d’autres comme vous existent. Et que ce “kiff” partagé, cette joie du lien juste, devient le terreau d’un nouveau type de contribution.
Créer une danse entre âme et matière
Une fois cette identité profonde amorcée, il devient possible de danser avec le réel. Le terrain, le marché, les retours des autres ne sont plus des menaces. Ce sont des partenaires. On apprend à créer sans perfectionnisme, à laisser l’activité vivre, respirer, évoluer. À lâcher le faux self, l’élève modèle, le besoin de tout contrôler.
Créer son activité indépendante devient alors une expérience vivante, mouvante, parfois en chantier, mais profondément régénérante.
Un écosystème régénérant
Être indépendant ne veut pas dire être seul. C’est construire un écosystème bienveillant : des rituels flexibles, des personnes nourrissantes, un cadre ajusté à ses besoins. Car au fond, ce que vous transmettez à vos clients va bien au-delà d’un service. Vous transmettez une vibration comme vous dites (et pour un THPI, ce n'est pas perché mais juste). Une façon d’être. Un monde intérieur.
Une émancipation transgénérationnelle
Au cœur de cette transformation se cache souvent un enjeu plus vaste : l’émancipation. Se libérer des injonctions familiales, des loyautés invisibles, du poids du passé. Vivre non pas selon le hasard de son histoire, mais selon un chemin de conscience.
C’est la beauté de cette indépendance : elle ne se construit pas contre, mais à partir de. Et elle devient féconde.
L'indépendance, c'est regarder en face cette personne puissante et libre qui vous regarde de manière insistante depuis un moment - vous, le vrai soi - et la prendre dans les bras.
Et alors tout commence.
Matthieu
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