Les formations de coaching

"Et, comment en es-tu venu au coaching ?"

 

...me demande ce jeune cadre rencontré deux jours plus tôt à une conférence de développement personnel. A cet instant, je me dis : "tout le monde me pose vraiment la question, il faudrait que j'écrive à ce sujet !"

 

Pour ceux qui ne me connaissent pas, après une formation ingénieur / HEC et 7 d'expérience dans le conseil et la finance, j'ai décidé de prendre ce que je faisais de mieux, et d'en faire un métier à part entière, d'où mon orientation vers le coaching.

 

Et c'est après une école de coaching, une formation à une approche psychologique, et tant de rencontres, en formations, lors des conférences, ...que j'en suis arrivé à la conclusion suivante, une conclusion qui ne se base sur aucune étude, mais sur un ressenti profond : 

  • Énormément de personnes surdouées, sensibles ou cerveau droit, créatives, habitant Paris ou l'IDF, en milieu de carrière souvent, ressentent une forte perte de sens dans leur métier et / ou une attirance pour le coaching...
  • Et se posent la question d'ajouter une corde à leur arc, ou d'opérer une réorientation complète vers le coaching.

Le coaching est presque devenu un mouvement culturel ! 

 

Ces personnes connaissent le nombre de coachs sur le marché, mais il y a quelque chose qui attire dans le coaching : cette prise de liberté dans la carrière, l'indépendance vis à vis des actionnaires / de son patron, le contact à l'humain, l'envie de permettre aux autres de s'émanciper...et un petit soupçon d'envie de fuite de la réalité !? ;)

 

Alors voici mon témoignage, et mes ressentis (tout personnels!) à propos de ce métier rigoureux, magique et passionnant qu'est le coaching d'aujourd'hui.

 

Mon lancement dans le coaching

 

On ne devient pas coach,...on l'était déjà (?)

 

Pour ma part, cela remonte à loin ! Tout petit déjà j'avais cette capacité à sentir ce qui se jouait dans les relations entre les gens. A l'école, chaque zèbre gère son ennui différemment : pour moi, c'était l'observation, la contemplation.

 

Bien plus tard, lors des réunions, j'abordais ce même regard extérieur, et de plus en plus, je

sentais à quel point les enjeux n'étaient pas techniques mais relationnels, et j'ai entrevu l'efficience et le plaisir d'être ensemble que l'on pouvait produire collectivement, en en venant AUX VRAIS ENJEUX

Quels enjeux ? Au niveau collectif, ceux d'en finir avec certaines représentations qui avaient permis de faire du business AVANT ! Ceux de regarder en face les deuils douloureux mais nécessaires qu'il faudra bien faire...

 

Au niveau individuel, ceux d'oser se faire confiance pour ne plus avoir besoin de se justifier ! Ceux d'oser profondément remettre en question son rapport au travail et au leadership ! 

 

A l'époque, je ne savais pas que j'avais adopté une posture de coach, un peu bancale évidemment...que mes formations allaient largement améliorer.

 

Une adhésion intellectuelle, voir philosophique...

 

Un soir, j'ai regardé les articles d'Alain Cardon sur la systémique que j'ai trouvé profondément stimulants. J'ai lu d'autres ouvrages, et le coaching d'organisation m'a tout de suite parlé. Au fond de moi, j'ai dû prendre la décision de m'orienter vers le coaching spontanément, en lisant une phrase de J.A Malarewicz plus puissante qu'une autre.

 

Les grandes décisions se prennent-elles autrement que spontanément ? 

 

Commencer par se faire accompagner...

 

Le lendemain, j'étais à mon bureau, je travaillais avec le même dynamisme qu'avant, et au fond de moi, j'étais déjà parti. Je devais prendre cette voie. J'ai alors pris le téléphone pour entamer moi-même un coaching d'un an, étape nécessaire pour réaliser un tel passage de cap. 

 

Car le temps de passer progressivement la main sur ses projets, puis de partir en bon termes et de se former, je dirais qu'il faut bien compter 1 à 2 ans entre la décision et les premiers clients en coaching.

 

L'importance de rester évolutif et adaptatif tout en conservant son ADN

 

Dans mon activité, mon axe et mon domaine de compétence principal restera l'accompagnement de cadres et dirigeants surdoués.

 

Depuis mon lancement, des opportunités de formations et de coaching collectifs sont venus me chercher : j'ai découvert là une autre facette du métier que je ressens comme particulièrement intéressante.

 

Selon moi, à long terme, le coaching est un passage, qui ouvre sur des possibles que l'on imaginait pas avant. Possibilités qui peuvent rester dans le domaine du coaching, ou s'orienter progressivement vers autres chose.

 

Encore faut-il permettre à ces possibilités de nous atteindre ! Pour cela, il me semble important de posséder un véritable état d'esprit d'entrepreneur : networking en permanence, webmarketing, veille sur le métier, suivi de l'actualité, sont autant d'activités qui me semblent indispensables.

 

Dans 5 ans ?

 

Peut être aurais-je capitalisé sur mon expérience de coach pour reprendre un poste original et transversal en lien avec l'humain au sein d'une organisation, peut être serais-je écrivain et coach si mon activité continue de se développer, ou encore coach devenu presque totalement spécialisé en coaching d'organisation.

 

L'important, me semble-il, est de ne pas s'imaginer le coaching comme un métier unique qui se poursuivra toute la vie, ni de se disperser, mais d'ECOUTER SES CLIENTS, pour s'orienter PROGRESSIVEMENT, par ajustements successifs, vers là où l'on est le meilleur.

 

Mes conseils pour se lancer dans le coaching

 

1. Ce qu'il faut faire AVANT de se lancer dans le coaching

 

1. Travailler et travailler encore sur soi !!

 

Avant de se lancer ou au minimum au début de votre lancement, il me semble important d'avoir travaillé avec un psy (psychologie, thérapeute, analyste) :

  • Les raisons profondes de ce changement d'activité
  • Les jeux relationnels issus de l'enfance qui ne sont plus d'actualité
  • Vérifier l'absence de troubles sérieux et de problématiques non résolues
  • Vérifier sa capacité à recevoir du feedback : se rendre compte de ce que revoie aux autres son apparence, ses attitudes, son style de communication...pas seulement écouter, mais lire entre les lignes les ressentis que l'on suscite.
  • En quoi, à travers le coaching, on s'émancipe par rapport à son père / sa mère ? Quelle message renvoie-t-on aux autres en faisant du coaching ?
  • Et tant d'autres questions fondamentales pour s'émanciper des enjeux inconscients.

 

2. Faire le point sur sa SITUATION et ses TALENTS ACTUELS

 

Il me semble important de regarder sa situation et ses talents en face, avant de se lancer.

 

On peut habiter loin de Paris, avoir des enfants à charge, être de personnalité introvertie, et justement trouver dans cette situation l'énergie de développer son activité avec une bonne dose de confiance en soi et de fortes capacités de travail et d'organisation. J'ai de magnifiques exemples en tête.

 

Cependant, sur la moyenne je dis bien, ne faut-il pas s'avouer qu'habiter Paris, avoir fait une grande école, justifier d'expériences professionnelles réussies, être très largement disponible est un plus pour trouver des clients entreprise ! La situation sociale, géographique et professionnelle actuelle est a prendre en compte, donc, dans une juste mesure.

 

Je n'évoquerais pas l'importance d'avoir un rapport positif à l'argent, et de se sentir bien financièrement, surtout lorsque l'on vend des prestations à des décideurs du privé...

 

Pour les talents, se poser la question de ce que l'on apportera en plus face à un client qui se trouve dans une impasse professionnelle. Se souvenir de ce que l'on nous a dit, des amis ont-ils fait référence à une empathie, une intuition, une énergie qui les étonnait ? Revoir où l'on a été coach sans le savoir par le passé.

 

3. Réfléchir sur sa VISION, sa spécificité

 

Avant de se lancer, il n'est pas nécessaire mais idéal de savoir en quoi ce que l'on va apporter au client est spécifique....ET rassurant et connu.

 

4. Savoir ce qu'est le coaching tel qu'il est reconnu aujourd'hui

 

Le coaching, ce n'est pas simplement faire preuve de bienveillance ! Il s'agit d'une posture très particulière (neutralité, posture basse), très exigeante, bref, c'est un véritable métier, une technique, qui demande des qualités spécifiques, certains réflexes et certaines capacités.

 

5. Aller voir les questions cachées / les choix cachés, derrière le fait d'entamer une formation

 

Est-ce que je fais une formation de coaching parce que la posture de coach, la systémique, la PNL, la Gestalt, l'analyse jungienne, les sciences cognitives m'intéressent vraiment ?

 

Ou est-ce une manière de m'accorder un temps de pause après un début de carrière éprouvant par exemple ? 

 

Qu'est-ce que je cherche à réparer en devenant coach ? 

Où se retrouve mon égo dans le fait de devenir coach ?

Devenir coach, qu'est-ce que cela me permet de faire que je ne faisais pas avant ?

Devenir coach, qu'est-ce que cela changera pour moi ?

 

La psyché humaine est complexe, je vous rassure, nous ne devenons jamais coach uniquement pour l'amour du coaching, il existe toujours des raisons cachées.

 

L'important est de s’interroger si une ou plusieurs raisons cachées l'emporte par rapport au désir réel d'être coach. 

 

 

2. Les formations de coaching

 

Après avoir abordé toutes ces questions préliminaires, vient le fameux choix des écoles de coaching.

 

Mon avis est qu'il est important de se fier à son intuition ET d'utiliser des méthodes rigoureuses de comparaison.

 

1. Ecoles de coaching

 

Trois écoles de coaching me parlent particulièrement : 

Probablement d'autres écoles aussi sont-elles de grande qualité.

 

2. Comment choisir son école

 

Je n'évoque pas même l'importance de faire une formation certifiante (ICF) d'un an au minimum, avec une omniprésence de la pratique durant les formations....avec des cours de coaching d'équipe même si pour l'instant, vous ne pensez que faire de l'individuel.

 

2.a ) Utiliser une méthode rigoureuse de comparaison

 

Très concrètement, voici quelle a été ma méthode pour choisir mon école : 

  • Je suis allé sur Linkedin pour voir les profils et les situations des personnes ayant suivi les formations des différentes écoles.
  • J'ai demandé à des RH  les écoles qui leurs parlent à eux : ils sont vos futurs prospects pour vos missions de coaching ! 
  • Après avoir dressé une short list de 5-6 écoles, j'ai demandé des témoignages à environ 5 personnes par école, de différents âges et statuts: ils disent tous du bien de leur formation, savoir lire entre les lignes !
  • Les absences de réponses constituent des informations à prendre en compte : elles montrent que les personnes en questions ne sont pas très connectés...

 

2.b ) Se fier à son intuition

 

J'ai écouté mon ressenti suite à des réunions de présentation, et j'ai passé des coups de fils aux écoles (sous prétexte de demander des informations pourtant présentes sur Internet) pour affiner mon ressenti.

 

3. Et après, comment attirer ses clients (entreprise) ?

 

Mon impression : en n'ayant pas l'intention de les attirer, mais en leur laissant toutes les chances de venir à soi.

 

On peut avoir une démarche commerciale ET ne pas avoir l'intention de vendre.

 

La démarche commerciale : avoir un fichier de prospects à jour, faire de la pub, faire des rencontres, parler de sa vision du coaching, de ses spécificités, se faire connaître sur Internet, dans les groupes de réseau, auprès de ses proches.

 

Ne pas avoir l'intention de vendre : laisser les affinités se créer d'elles mêmes, sans forcer (ce n'est pas la philosophie du coaching).

 

4. Une recette pour réussir ? 

 

Je connais des coachs ayant très très bien réussi, parce que : 

  • Ils aiment sincèrement les gens (nécessite un grand travail sur soi pour beaucoup)
  • La posture de coach résonne en eux
  • Ils ont des hautes capacités de travail, de rigueur, et d'organisation
  • Une vision, une ambition les habitent
  • Ils sont connectés au monde
  • Ils s'avouent clairement leur égo, ont un rapport positif à l'argent, qu'ils utilisent dans le bon sens.

Je vois cette liste non exhaustive de critères comme une tendance moyenne. Toutes les formes de réussite existent, heureusement !

 

CONCLUSION

 

Le coaching est un métier spécifique, qui demande bien plus de qualités que la bienveillance et le non jugement.

 

Selon moi, vivre du coaching demande de dépasser le simple cadre du coaching et de créer sa spécificité, son état d'esprit, son style, sa marque ! (exemple de ma marque, Coaching & Douance)

 

Etre coach, c'est être avant tout entrepreneur et faire au début le job du commercial, du financier, de l'assistant administratif, du spécialiste en marketing numérique, en plus de ses activités ! 

 

Ce métier passionnant demande de sacrées capacités d'organisation, une bonne petite dose d'énergie, et de s'être posé avant les bonnes questions.