Qu'est vraiment que le haut potentiel ?

Qu'est vraiment que le haut potentiel ?

 

 Si je devais résumer, je vois se dégager deux modes concernant le HP : 

•  La mode consistant à dire que tout est HPI :

"tu souffres = tu est HPI",

"tu es hypersensible = tu es HPI",

"tu es négatif et voit le monde en gris = tu es HPI, tu es le seul à voir la vérité !"

 

Cf. séries télé qui associent le HPI au geek, au rebelle,...

 

• Et il y a la mode de dire que c'est une mode :

"le HP c'est un QI > 130, et rien d'autre". D'après cette mode, le HPE (haut potentiel émotionnel), la multipotentialité, ne voudraient rien dire. 

 

Alors, comment y voir plus clair ? Je vous propose en toute humilité mon point de vue.

 

Une définition d'une forme de haut potentiel est légitime si l’on précise bien l’intention. Et c’est souvent ce qui manque.

• La seule définition du HPI bien validée scientifiquement, et assez largement reconnue parmi les chercheurs /psychologues, semble être celle donnée par le bilan WAIS-WISC. Le HPI augmenterait progressivement avec le QI.

L’intention qui devrait être rappelée : c’est quand, dans le cadre de la psychologie, on fait passer ce test, parmi d’autres, et accompagné d'un vrai dialogue sur la durée, pour mieux connaître une personne qui exprime des souffrances. 

Ou c’est quand on fait des études scientifiques qui demandent des critères stables.

 

Une lecture, en plus de notre livre, intéressante pour ce HPI : Nathalie Clobert et Nicolas Gauvrit, psychologie du haut potentiel.

 

On notera qu’il existe des critiques. Corrélation QI / classe sociale ? Limite de ce que mesure le QI ? Marges d’erreurs non assez signalées ? Manque de liberté du psy qui fait passer le test ? Etc.

 

• Et il existe des grilles de lecture ah-hoc, donc non ou peu validées scientifiquement, mais qui parlent beaucoup, utilisées par des psychologues, des coachs, des communautés.

L’intention qui devrait être rappelée : c’est pour s’ inspirer, dans son développement personnel ou professionnel, c’est pour se reconnaître entre membre d’une communauté d’un type de douance, même si les contours de toute communauté sont flous.

Et on ne saurait dire qu'une communauté n'est pas "validée scientifiquement". 

 

L’avantage est que l’on peut élargir la notion de haut potentiel en incluant des traits qui reviennent souvent ensemble chez les clients de certains coachs et psychologues.

 

On perd en validité scientifique, on gagne en créativité et en inspiration.

 

Sans aucun jugement de valeur : des personnes peuvent avoir dépassé le stade de la souffrance psychique, se sentir bien dans leurs vies, être intégrées socialement, et avoir besoin de se reconnaître dans un type de douance qui est plus symbolique et philosophique (mais : en conscience). 

 

Le problème : quand le biais de sélection n’est pas rappelé. Quand on ne précise pas que ces grilles de lectures ne doivent en aucun cas être comprises comme un diagnostic psychologique.

 

Pour les RH, en entreprise, il sera intéressant de rappeler la première définition du HPI + son intention, puis d’élargir (en conscience) en s’intéressants aux types de douances qui semblent gagner à être mieux comprises, au service des résultats de l’entreprise et de sa cohésion.

 

En conclusion, une définition du haut potentiel pourrait être qualifiée de légitime quand son intention est positive et bien clarifiée.

 

 

Bien à vous tous

 

Matthieu